Soir d’octobre !
A Catulle Mendès. Un long frisson descend des coteaux aux vallées ;Des coteaux et des bois, dans la plaine
A Catulle Mendès. Un long frisson descend des coteaux aux vallées ;Des coteaux et des bois, dans la plaine
Qu’avais-tu dans l’esprit, maître à la brosse ardente,Pour que sous ton pinceau la nature en fureurSemble jeter au ciel
Quand naissent les fleurs au chant des oiseauxTon étrange voix gravement résonne,Et comme aux échos des forêts d’automneUn pressentiment
Car les bois ont aussi leurs jours d’ennui hautain ;Et, las de tordre au vent leurs grands bras séculaires
J’ai détourné mes yeux de l’homme et de la vie,Et mon âme a rôdé sous l’herbe des tombeaux.J’ai détrompé
Beaux yeux, charmeurs savants, flambeaux de notre vie,Parfum, grâce, front pur, bouche toujours ravie,Ô vous, tout ce qu’on aime
Monts superbes, dressez vos pics inaccessiblesSur le cirque brumeux où plongent vos flancs verts !Métaux, dans le regret des
Sous l’épais treillis des feuilles tremblantes,Au plus noir du bois la lune descend ;Et des troncs moussus aux cimes
L’invisible lien, partout dans la nature,Va des sens à l’esprit et des âmes aux corps ;Le choeur universel veut
Rythme des robes fascinantes,Qui vont traînantes,Balayant les parfums au vent,Ou qu’au-dessus des jupes blanchesUn pas savantBalance et gonfle autour
Couché sur le dos, dans le vert gazon,Je me baigne d’ombre et de quiétude.Mes yeux ont enfin perdu l’habitudeDu
Sous des massifs touffus, au fond désert du parc,La colonnade antique arrondissant son arc,Dans une eau sombre encore à
Je suis tel qu’un ponton sans vergues et sans mâts,Aventureux débris des trombes tropicales,Et qui flotte, roulant des lingots
Tout se tait maintenant dans la ville. Les ruesNe retentissent plus sous les lourds tombereaux.Le gain du jour compté,
La jeunesse est un arbre aux larges frondaisons,Mancenillier vivace aux fruits inaccessibles ;Notre âme et notre coeur sont les
… Et Lazare à la voix de Jésus s’éveillaLivide, il se dressa d’un bond dans les ténèbres ;Il sortit,
J’ai vu passer, l’autre matin,Un jeune Dieu dans la prairie ;Sous un costume de féerieIl sautillait comme un lutin.
… Soleil du jardin chaste ! Ève aux longs cheveux d’or !Toi qui fus le péché, toi qui feras
Comme les hauts piliers des vieilles cathédrales,Ô rêves de mon coeur, vous montez ! Et je voisL’ancien encens encore
Songe horrible ! – la foule innombrable des âmesM’entourait. Immobile et muet, devant nous,Beau comme un dieu, mais triste
A J-M De Heredia. La nuit glisse à pas lents sous les feuillages lourds ;Sur les nappes d’eau morte
Nul rayon, ce matin, n’a pénétré la brume,Et le lâche soleil est monté sans rien voir.Aujourd’hui dans mes yeux
A Émile Bergerat. Flots qui portiez la vie au seuil obscur des temps,Qui la roulez toujours en embryons flottantsDans
Les dieux sont muets, et la vie est triste.Pour nous mordre au coeur, les crocs hérissés,Un noir lévrier nous
Le ciel est loin ; les dieux sont sourds.Mais nos âmes sont immortelles !La terre s’ouvre ; où s’en
Comme à travers un triple et magique bandeau,– Ô nuit ! ô solitude ! ô silence ! – mon
Le soir fait palpiter plus mollement les plantesAutour d’un groupe assis de femmes indolentesDont les robes, qu’on prend pour