Sur le passage de la Mer Rouge

Sur ton Dieu, peuple saint, justement tu te fondes,
Sa main, pour t’arracher à tes cruels bourreaux,
Fendant pour toi la mer, écartant ses roseaux,
Fait deux murs de cristal de ses eaux vagabondes.

Les poissons, bondissant de leurs grottes profondes,
Suspendus et fixés dans la glace des eaux,
Semblent, d’un oeil jaloux, voir les hôtes nouveaux
Qui marchent à pied sec dans l’abîme des ondes.

Que te sert, ô tyran ! de marcher sur leur pas ?
Tous les flots, retournés, te portent le trépas,
Quand Israël, sauvé, se voit sur le rivage.

Ainsi, malgré l’effort du Démon furieux,
Dieu te fait, ô chrétien ! de la mort un passage
Qui te conduit, du monde, à l’empire des cieux.

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