Qu’il connaît qu’on feint de l’aimer

Sonnet

Elle feint de m’aimer, pleine de mignardise,
Soupirant après moi, me voyant soupirer,
Et par de feintes pleurs témoigne d’endurer
L’ardeur que dans mon âme elle connaît éprise.

Le plus accort amant, lorsqu’elle se déguise,
De ses trompeurs attraits ne se peut retirer :
Il faut être sans coeur pour ne point désirer
D’être si doucement déçu par sa feintise.

Je me trompe moi-même au faux bien que je vois,
Et mes contentements conspirent contre moi.
Traîtres miroirs du coeur, lumières infidèles,

Je vous reconnais bien et vos trompeurs appas :
Mais que me sert cela, puisqu’Amour ne veut pas,
Voyant vos trahisons, que je me garde d’elles ?

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