Un immense désespoir
Un immense désespoirNoirM’atteintDésormais, je ne pourraisM’égayer au rose et fraisMatin. Et je tombe dans un trouFou,PourquoiTout ce que j’ai
Un immense désespoirNoirM’atteintDésormais, je ne pourraisM’égayer au rose et fraisMatin. Et je tombe dans un trouFou,PourquoiTout ce que j’ai
Dans la course effarée et sans but de ma vieDédaigneux des chemins déjà frayés, trop longs,J’ai franchi d’âpres monts,
Si mon âme claire s’éteintComme une lampe sans pétrole,Si mon esprit, en haut, déteintComme une guenille folle, Si je
Enclavé dans les rails, engraissé de scories,Leur petit potager plaît à mes rêveries.Le père est aiguilleur à la gare
Sonnet J’écris ici ces vers pour que, le soir, songeantA tous les rêves bleus que font les demoiselles,Vous laissiez
Sonnet Tes yeux, impassibles sondeursD’une mer polaire idéale,S’éclairent parfois des splendeursDu rire, aurore boréale. Ta chevelure, en ces odeursFines
Le rhythme argentin de ta voixDans mes rêves gazouille et tinte.Chant d’oiseau, bruit de source au bois,Qui réveillent ma
A Madame N. Je voudrais, en groupant des souvenirs divers,Imiter le concert de vos grâces mystiques.J’y vois, par un
Je viens de voir ma bien-aiméeEt vais au hasard, sans desseins,La bouche encor tout embauméeDu tiède contact de ses
A Mademoiselle Mauté de Fleurville. Si j’étais roi de la forêt,Je mettrais une couronneToute d’or ; en velours bleuetJ’aurais
A Philippe Burty Le bleu matinFait pâlir les étoiles.Dans l’air lointainLa brume a mis ses voiles.C’est l’heure où vont,Au
Oh ! la fleur de lys !La noble fleur blanche,La fleur qui se pencheSur nos fronts pâlis ! Son
Ce que je te suis te donne du doute ?Ma vie est à toi, si tu la veux, toute.Et
Malgré sa folle trahisonN’est-elle pas encor la même ?La fierté n’est plus de saison.Je l’aime. Je sais qu’elle reste,
A Emmanuel des Essarts. Ce n’est pas d’hier que d’exquises posesMe l’ont révélée, un jour qu’en rêvantJ’allais écouter les
Je suis encombré des amours perdues,Je suis effaré des amours offertes.Vous voici pointer, jeunes feuilles vertes.Il faut vous payer,
J’ai rêvé l’archipel parfumé, montagneux,Perdu dans une mer inconnue et profondeOù le naufrage nous a jetés tous les deuxOubliés
Tu me fis d’imprévus et fantasques aveuxUn soir que tu t’étais royalement parée,Haut coiffée, et ruban ponceau dans tes
A Arsène Houssaye. Bois frissonnants, ciel étoilé,Mon bien-aimé s’en est allé,Emportant mon coeur désolé ! Vents, que vos plaintives
Sonnet Moi, je vis la vie à côté,Pleurant alors que c’est la fête.Les gens disent : “Comme il est
A notre époque froide, on ne fait plus l’amour.Loin des bois endormeurs et loin des femmes nuesLes pauvres vont,
Voici le matin bleu. Ma rose et blonde amieLasse d’amour, sous mes baisers, s’est endormie.Voici le matin bleu qui
Je sens la bonne odeur des vaches dans le pré ;Bétail, moissons, vraiment la richesse étincelleDans la plaine sans
Mes vers, sur les lames d’ivoireDe votre carnet, font semblantD’imiter la floraison noireDes cheveux sur votre cou blanc. Il
A André Gill Sous un roi d’Allemagne, ancien,Est mort Gottlieb le musicien.Un l’a cloué sous les planches.Hou ! hou
Le vent impur des établesVient d’ouest, d’est, du sud, du nord.On ne s’assied plus aux tablesDes heureux, puisqu’on est
Comme bercée en un hamacLa pensée oscille et tournoie,A cette heure où tout estomacDans un flot d’absinthe se noie.
A Laure Bernard. C’est l’été. Le soleil dardeSes rayons intarissablesSur l’étranger qui s’attardeAu milieu des vastes sables. Comme une
C’est l’hiver. Le charbon de terreFlambe en ma chambre solitaire. La neige tombe sur les toits.Blanche ! Oh, ses
En été les lis et les rosesJalousaient ses tons et ses poses, La nuit, par l’odeur des tilleulsNous nous
Au printemps, c’est dans les bois nusQu’un jour nous nous sommes connus. Les bourgeons poussaient vapeur verte.L’amour fut une
L’automne fait les bruits froissésDe nos tumultueux baisers. Dans l’eau tombent les feuilles sèchesEt sur ses yeux, les folles
Le russe est froid, presque cruel,L’allemand chuinte ses consonnes ;Italie, en vain tu résonnesDe ton baiser perpétuel. Dans l’anglais
A Guy. Il était un grand mur blanc – nu, nu, nu,Contre le mur une échelle – haute, haute,
a May Une salle avec du feu, des bougies,Des soupers toujours servis, des guitares,Des fleurets, des fleurs, tous les
La robe de laine a des tons d’ivoireEncadrant le buste, et puis, les guipuresOrnent le teint clair et les
A Catulle Mendès. Sur ce couvercle de tombeauElle dort. L’obscur artisteQui l’a sculptée a vu le beauSans rien de
Oh ! me coucher tranquillementPendant des heures infinies !Et j’étais pourtant ton amantLors des abandons que tu nies. Tu
Sonnet Je sais faire des vers perpétuels. Les hommesSont ravis à ma voix qui dit la vérité.La suprême raison
Sonnet Je ne vous ferai pas de vers,Madame, blonde entre les blondes,Vous réduiriez trop l’univers,Vous seriez reine sur les
A Lionel Nunès. Vivre tranquille en sa maison,Vertueux ayant bien raison,Vaut autant boire du poison. Je ne veux pas
Mon âme est comme un ciel sans bornes ;Elle a des immensités mornesEt d’innombrables soleils clairs ;Aussi, malgré le
Sonnet Il y a des moments où les femmes sont fleurs ;On n’a pas de respect pour ces fraîches
J’ai trois fenêtres à ma chambre :L’amour, la mer, la mort,Sang vif, vert calme, violet. Ô femme, doux et
Il a tout fait, tous les métiers. Sa simple vieSe passe loin du bruit, loin des cris de l’envieEt
Aux arbres il faut un ciel clair,L’espace, le soleil et l’air,L’eau dont leur feuillage se mouille.Il faut le calme
Inscriptions cunéiformes,Vous conteniez la vérité ;On se promenait sous des ormes,En riant aux parfums d’été ; Sardanapale avait d’énormesRichesses,
(A Édouard Dubus) Je suis l’expulsé des vieilles pagodesAyant un peu ri pendant le Mystère ;Les anciens ont dit
Ma pensée est une églantineEclose trop tôt en avril,Moqueuse au moucheron subtilMa pensée est une églantine ;Si parfois tremble
Un temple ambré, le ciel bleu, des cariatides.Des bois mystérieux; un peu plus loin, la mer…Une cariatide eut un
Pour plus d’agilité, pour le loyal duel,Les témoins ont jugé, qu’elles se battraient nues.Les causes du combat resteront inconnues.Les
Sonnet Beau corps, mais mauvais caractère.Elle ne veut jamais se taire,Disant, d’ailleurs d’un ton charmant,Des choses absurdes vraiment. N’ayant
Quand sur vos cheveux blonds, et fauves au soleil,Vous mettez des rubans de velours noir, méchante,Je pense au tigre
J’ai balayé tout le paysEn une fière cavalcade ;Partout les gens se sont soumis,Ils viennent me chanter l’aubade. Ce
J’ai rêvé les amours divins,L’ivresse des bras et des vins,L’or, l’argent, les royaumes vains, Moi, dix-huit ans, Elle, seize
Tu m’as pris jeune, simple et beau,Joyeux de l’aurore nouvelle ;Mais tu m’as montré le tombeauEt tu m’as mangé
Il y a une heure bêteOù il faut dormir.Il y a aussi la fêteOù il faut jouir. Mais quand
L’océan d’argent couvre toutAvec sa marée incrustante.Nous avons rêvé jusqu’au boutLe legs d’un oncle ou d’une tante. Rien ne
Mes souvenirs sont si nombreuxQue ma raison n’y peut suffire.Pourtant je ne vis que par eux,Eux seuls me font
Où trouver la côte et la merGroënland, Afrique, Islande, Espagne,Où je pourrais m’en aller fier,Moi qui n’ai pas trouvé
Qu’on vive dans les étincellesOu qu’on dorme sur le gazonAu bruit des râteaux et des pelles,On entend mâles et
Je viens de revoir le pays,Le beau domaine imaginaireOù des horizons éblouisMe venaient des parfums exquis.Ces parfums et cette
Les coquelicots noirs et les bleuets fanésDans le foin capiteux qui réjouit l’étable,La lettre jaunie où mon aïeul respectableA
Quant nous irisonsTous nos horizonsD’émeraudes et de cuivre,Les gens bien assisExempts de soucisNe doivent pas nous poursuivre. On devient
A Henry Cros. Au bord du chemin, contre un églantier,Suivant du regard le beau cavalierQui vient de partir, Elle
Chatte blanche, chatte sans tache,Je te demande, dans ces vers,Quel secret dort dans tes yeux verts,Quel sarcasme sous ta
Voici venir le printemps vagueJe veux être belle. Une bagueAttire à ma main ton baiser. Aime-moi bien ! Aime-moi
A Madame S. de F. A travers la forêt des spontanéités,Écartant les taillis, courant par les clairières.Et cherchant dans
Tu dors en croyant que mes versVont encombrer tout l’universDe désastres et d’incendies ;Elles sont si rares pourtantMes chansons
Nul ne l’a vue et, dans mon coeur,Je garde sa beauté suprême ;(Arrière tout rire moqueur !)Et morte, je
Il faut écouter, amis,La parole des ancêtres.– Ne soyons jamais soumis !Mais, d’où viennent tous les êtres ? Donc