Vieux de la vieille
15 décembre Par l’ennui chassé de ma chambre,J’errais le long du boulevard :IL faisait un temps de décembre,Vent froid,
15 décembre Par l’ennui chassé de ma chambre,J’errais le long du boulevard :IL faisait un temps de décembre,Vent froid,
C’était une âme neuve, une âme de créole,Toute de feu, cachant à ce monde frivoleCe qui fait le poète,
Les mouettes volent et jouent ;Et les blancs coursiers de la mer,Cabrés sur les vagues, secouentLeurs crins échevelés dans
De leur col blanc courbant les lignes,On voit dans les contes du Nord,Sur le vieux Rhin, des femmes-cygnesNager en
A travers la folle riséeQue Saint-Marc renvoie au Lido,Une gamme monte en fusée,Comme au clair de lune un jet
Venise pour le bal s’habille.De paillettes tout étoilé,Scintille, fourmille et babilleLe carnaval bariolé. Arlequin, nègre par son masque,Serpent par
Tra la, tra la, la, la, la laire !Qui ne connaît pas ce motif ?A nos mamans il a
Il est un vieil air populairePar tous les violons raclé,Aux abois des chiens en colèrePar tous les orgues nasillé.
Maintenant, dans la plaine ou bien dans la montagne,Chêne ou sapin, un arbre est en train de pousser,En France,
Notre-DameQue c’est beau !Victor HUGO En passant sur le pont de la Tournelle, un soir,Je me suis arrêté quelques
Sur le balcon où tu te penchesJe veux monter… efforts perdus !Il est trop haut, et tes mains blanchesN’atteignent
Un jupon serré sur les hanches,Un peigne énorme à son chignon,Jambe nerveuse et pied mignon,Oeil de feu, teint pâle
Enfant aux airs d’impératrice,Colombe aux regards de faucon,Tu me hais, mais c’est mon caprice,De me planter sous ton balcon.
Tandis qu’à leurs oeuvres perversesLes hommes courent haletants,Mars qui rit, malgré les averses,Prépare en secret le printemps. Pour les
Ce nuage est bien noir : – sur le ciel il se roule,Comme sur les galets de la côte
Plaintive tourterelle,Qui roucoules toujours,Veux-tu prêter ton ailePour servir mes amours ! Comme toi, pauvre amante,Bien loin de mon ramierJe
Sur le Guadalquivir, en sortant de Séville,Quand l’oeil à l’horizon se tourne avec regret,Les dômes, les clochers font comme
La barque est petite et la mer immense ;La vague nous jette au ciel en courroux,Le ciel nous renvoie
Pour que je t’aime, ô mon poëte,Ne fais pas fuir par trop d’ardeurMon amour, colombe inquiète,Au ciel rose de
Le ciel est noir, la terre est blanche ;– Cloches, carillonnez gaîment ! –Jésus est né ; – la
Ne me sois pas marâtre, ô nature chérie,Redonne un peu de sève à la plante flétrieQui ne veut pas
Me voilà revenu de ce voyage sombre,Où l’on n’a pour flambeaux et pour astre dans l’ombreQue les yeux du
Je veille, unique sentinelleDe ce grand palais dévasté,Dans la solitude éternelle,En face de l’immensité. A l’horizon que rien ne
Au mois d’avril, la terre est rose,Comme la jeunesse et l’amour ;Pucelle encore, à peine elle osePayer le Printemps
Vulnerant omnes, ultima necat. La voiture fit halte à l’église d’Urrugne,Nom rauque, dont le son à la rime répugne,Mais
Posé comme un défi tout près d’une montagne,L’on aperçoit de loin dans la morne campagneLe sombre Escurial, à trois
On trouve dans les monts des lacs de quelques toises,Purs comme des cristaux, bleus comme des turquoises,Joyaux tombés du
J’ai dans ma chambre une aquarelleBizarre, et d’un peintre avec quiMètre et rime sont en querelle,– Théophile Kniatowski. Sur
La petite Marie est morte,Et son cercueil est si peu longQu’il tient sous le bras qui l’emporteComme un étui
Sur le coteau, là-bas où sont les tombes,Un beau palmier, comme un panache vert,Dresse sa tête, où le soir
Ravivant les langueurs nacréesDe tes yeux battus et vainqueurs,En mèches de parfum lustréesSe courbent deux accroche-coeurs. A voir s’arrondir
Soulève ta paupière closeQu’effleure un songe virginal ;Je suis le spectre d’une roseQue tu portais hier au bal.Tu me
Biorn, étrange cénobite,Sur le plateau d’un roc pelé,Hors du temps et du monde, habiteLa tour d’un burg démantelé. De
Je vis cloîtré dans mon âme profonde,Sans rien d’humain, sans amour, sans amis,Seul comme un dieu, n’ayant d’égaux au
Parfois un enfant trouve une petite graineEt tout d’abord, charmé de ses vives couleurs,Pour la planter il prend un
La plaine un jour disait à la montagne oisive :” Rien ne vient sur ton front des vents toujours
Marbre de Paros Un jour, au doux rêveur qui l’aime,En train de montrer ses trésors,Elle voulut lire un poème,Le
On ne voit en passant par les Landes désertes,Vrai Sahara français, poudré de sable blanc,Surgir de l’herbe sèche et
Le monde est méchant, ma petite :Avec son sourire moqueurIl dit qu’à ton côté palpiteUne montre en place de
Un oiseau siffle dans les branchesEt sautille gai, plein d’espoir,Sur les herbes, de givre blanches,En bottes jaunes, en frac
Dans le Generalife, il est un laurier-rose,Gai comme la victoire, heureux comme l’amour.Un jet d’eau, son voisin, l’enrichit et
La main au front, le pied dans l’âtre,Je songe et cherche à revenir,Par delà le passé grisâtre,Au vieux château
Je suis enfant de la montagne,Comme l’isard, comme l’aiglon ;Je ne descends dans la campagneQue pour ma poudre et
Un aveugle au coin d’une borne,Hagard comme au jour un hibou,Sur son flageolet, d’un air morne,Tâtonne en se trompant
Oui, l’oeuvre sort plus belleD’une forme au travailRebelle,Vers, marbre, onyx, émail. Point de contraintes fausses !Mais que pour marcher
Connaissez-vous la blanche tombeOù flotte avec un son plaintifL’ombre d’un if ?Sur l’if, une pâle colombe,Triste et seule, au
La spirale sans fin dans le vide s’enfonce ;Tout autour, n’attendant qu’une fausse réponsePour vous pomper le sang,Sur leurs
Tout près du lac filtre une source,Entre deux pierres, dans un coin ;Allègrement l’eau prend sa courseComme pour s’en
La plus délicate des rosesEst, à coup sûr, la rose-thé.Son bouton aux feuilles mi-closesDe carmin à peine est teinté.
Du haut de la montagne,Près de Guadarrama,On découvre l’EspagneComme un panorama. A l’horizon sans borneLe grave EscurialLève son dôme
A l’horizon monte une nue,Sculptant sa forme dans l’azur :On dirait une vierge nueEmergeant d’un lac au flot pur.
La mort est multiforme, elle change de masqueEt d’habit plus souvent qu’une actrice fantasque ;Elle sait se farder,Et ce
Deux fois je regarde ma montre,Et deux fois à mes yeux distraitsL’aiguille au même endroit se montre ;Il est
Sur les tuiles où se hasardeLe chat guettant l’oiseau qui boit,De mon balcon une mansardeEntre deux tuyaux s’aperçoit. Pour
Le soleil dit à la lune :” Que fais-tu sur l’horizon ?Il est bien tard, à la brune,Pour sortir
A la morne Chartreuse, entre des murs de pierre,En place de jardin l’on voit un cimetière,Un cimetière nu comme
Les marronniers de la terrasseVont bientôt fleurir, à Saint-Jean,La villa d’où la vue embrasseTant de monts bleus coiffés d’argent.
Caprice d’un pinceau fantasqueEt d’un impérial loisir,Votre fellah, sphinx qui se masque,Propose une énigme au désir. C’est une mode
Une jeune chimère, aux lèvres de ma coupe,Dans l’orgie, a donné le baiser le plus douxElle avait les yeux
La caravane humaine au Sahara du monde,Par ce chemin des ans qui n’a pas de retour,S’en va traînant le
Quel temps de chien ! – il pleut, il neige ;Les cochers, transis sur leur siège,Ont le nez bleu.Par
J’étais monté plus haut que l’aigle et le nuage ;Sous mes pieds s’étendait un vaste paysage,Cerclé d’un double azur
J’ai laissé de mon sein de neigeTomber un oeillet rouge à l’eau.Hélas ! comment le reprendrai-jeMouillé par l’onde du
J’ai dans mon coeur, dont tout voile s’écarte,Deux bancs d’ivoire, une table en cristal,Où sont assis, tenant chacun leur
Les pitons des sierras, les dunes du désert,Où ne pousse jamais un seul brin d’herbe vert ;Les monts aux
Là-bas, sous les arbres s’abriteUne chaumière au dos bossu ;Le toit penche, le mur s’effrite,Le seuil de la porte
I Le nez rouge, la face blême,Sur un pupitre de glaçons,L’Hiver exécute son thèmeDans le quatuor des saisons. Il
Étoiles, qui d’en haut voyez valser les mondes,Faites pleuvoir sur moi, de vos paupières blondes,Vos pleurs de diamant ;Lune,
Oui, c’est une montée âpre, longue et poudreuse,Un revers décharné, vrai site de Chartreuse.Les pierres du chemin, qui croulent
Tout amoureux, de sa maîtresse,Sur son coeur ou dans son tiroir,Possède un gage qu’il caresseAux jours de regret ou
Voilà longtemps que je vous aime :– L’aveu remonte à dix-huit ans ! –Vous êtes rose, je suis blême
J’aime d’un fol amour les monts fiers et sublimes !Les plantes n’osent pas poser leurs pieds frileuxSur le linceul
Quand je mourrai, que l’on me mette,Avant de clouer mon cercueil,Un peu de rouge à la pommette,Un peu de
On voit dans le Musée antique,Sur un lit de marbre sculpté,Une statue énigmatiqueD’une inquiétante beauté. Est-ce un jeune homme
Ne sois pas étonné si la foule, ô poète,Dédaigne de gravir ton oeuvre jusqu’au faîte ;La foule est comme
Chanson d’automne Déjà plus d’une feuille sècheParsème les gazons jaunis ;Soir et matin, la brise est fraîche,Hélas ! les
On admire les fleurs de serreQui loin de leur soleil natal,Comme des joyaux mis sous verre,Brillent sous un ciel
Une femme mystérieuse,Dont la beauté trouble mes sens,Se tient debout, silencieuse,Au bord des flots retentissants. Ses yeux, où le
Le squelette était invisible,Au temps heureux de l’Art païen ;L’homme, sous la forme sensible,Content du beau, ne cherchait rien.
À table, l’autre jour, un réseau de guipure,Comme un filet d’argent sur un marbre jeté,De votre sein, voilant à
La lune de ses mains distraitesA laissé choir, du haut de l’air,Son grand éventail à paillettesSur le bleu tapis
Mes colonnes sont alignéesAu portique du feuilleton ;Elles supportent résignéesDu journal le pesant fronton. Jusqu’à lundi je suis mon
J’aime ton nom d’Apollonie,Echo grec du sacré vallon,Qui, dans sa robuste harmonie,Te baptise soeur d’Apollon. Sur la lyre au
Amour ! le seul péché qui vaille qu’on se damne,– En vain dans ses sermons le prêtre te condamne,En
Seul un homme debout auprès d’une colonne,Sans que ce grand fracas le dérange ou l’étonne,A la scène oubliée attachant
La limace baveuse argente la murailleDont la pierre se gerce et dont l’enduit s’éraille,Les lézards verts et gris se
Cette vieille sorcière habitait une hutte,Accroupie au penchant d’un maigre tertre, en butteL’été comme l’hiver au choc des quatre
Malheur, malheur à qui dans cette mer profondeDu coeur de l’homme jette imprudemment la sonde !Car le plomb bien
Un front impérial d’artiste et de poëte,Occupant à lui seul la moitié de la tête,Large et plein, se courbant
Dans ce bourg autrefois vivait, dit la chronique,Une méchante femme ayant nom Véronique ;Chacun la redoutait, et répétait tout
Confort et far-niente ! – toute une poésieDe calme et de bien-être, à donner fantaisieDe s’en aller là-bas être
Sur le bord d’un canal profond dont les eaux vertesDorment, de nénufars et de bateaux couvertes,Avec ses toits aigus,
Squelettes conservés dans les amphithéâtres,Animaux empaillés, monstres, foetus verdâtres,Tout humides encor de leur bain d’alcool,Culs-de-jatte, pieds-bots, montés sur des
Une flamme jetant une clarté bleuâtre,Comme celle du punch, éclairait le théâtre.– C’était un carrefour dans le milieu d’un
Chauves-souris, hiboux, chouettes, vautours chauves,Grands-ducs, oiseaux de nuit aux yeux flambants et fauves,Monstres de toute espèce et qu’on ne
Madrigal panthéiste Dans le fronton d’un temple antique,Deux blocs de marbre ont, trois mille ans,Sur le fond bleu du
Allons, ange déchu, ferme ton aile rose ;Ôte ta robe blanche et tes beaux rayons d’or ;Il faut, du
Que tu me plais dans cette robeQui te déshabille si bien,Faisant jaillir ta gorge en globe,Montrant tout nu ton
A travers les soupirs, les plaintes et le râlePoursuivons jusqu’au bout la funèbre spiraleDe ses détours maudits.Notre guide n’est
Vous avez un regard singulier et charmant ;Comme la lune au fond du lac qui la reflète,Votre prunelle, où