Roger de COLLERYE

Par accident je suis prins de froidure,Et maulgré moy il convient que j’endure,Faulte d’Argent me contrainct de ce faire

Par ce temps cher mon corps est consumé,J’ai peu mangé, encore moins humé ;Et si je suis d’être en

Durant ce temps de moissons et vandangesPratique n’est en ma bourse esprouvée ;Qu’il soit ainsi la raison est prouvée,Par

D’ung tel ennuy que je souffre et endure,Femme, fleur, fruyt, ne plaisante verdure,Ne me sçauraient nullement resjouyr ;Faulte d’Argent

Considérant le cours de vie humaine,Mon simple état, train tel que et domaine,Qu’il n’est besoin le mettre en inventaire,N’enregistrer,

Rondeau Cessez, cessez, gendarmes et piétons,De pilloter* et manger le bon hommeQui de longtemps Jacqu’ Bon-Homme se nomme,Duquel blés,

Or qui m’aimera, si me suive,Je suis Bon Temps, vous le voyez ;En mon banquet nul n’y arrivePourvu qu’il

Or qui m’aimera, si me suive,Je suis Bon Temps, vous le voyez ;En mon banquet nul n’y arrivePourvu qu’il

Au pied du mur je me voy sans eschelle,Plus je ne sçay de quel boys faire fleches,Faulte d’Argent m’en