Vous n’aimez rien que vous, de vous-même maîtresse
Vous n’aimez rien que vous, de vous-même maîtresse,Toute perfection en vous seule admirant,En vous votre désir commence et va
Vous n’aimez rien que vous, de vous-même maîtresse,Toute perfection en vous seule admirant,En vous votre désir commence et va
Vos yeux, belle Diane, ont autant de puissanceQu’une arquebuse à roue, et vos sourcils voûtés,Ce sont deux arcs turquois,
Un ivoire vivant, une neige animée,Fait que mon oeil ravi ne s’en peut retirer.Ô main victorieuse, apprise à bien
Sur les abymes creux des fondements poserDe la terre pesante, immobile et féconde,Semer d’astres le Ciel, d’un mot créer
Je regrette en pleurant les jours mal employezA suivre une beauté passagere et muable,Sans m’eslever au ciel et laisser
Sommeil, paisible fils de la Nuit solitaire,Père alme, nourricier de tous les animaux,Enchanteur gracieux, doux oubli de nos maux,Et
Solitaire et pensif, dans un bois écarté,Bien loin du populaire et de la tourbe épaisse,Je veux bâtir un temple
S’il est vrai que le ciel ait sa course éternelle,Que l’air soit inconstant, la mer sans fermeté,Que la terre
Si la vierge Erigone, Andromède, et Cythère,Astres pleins d’amitié, bénins et gracieux,Font le ciel plus aimable, et l’embellissent mieuxQue
Si la loi des amours saintement nous assemble,Avec un seul esprit nous faisant respirer,L’outrage du malheur se peut-il endurer,Qui
Si la foi plus certaine en une âme non feinte,Un honnête désir, un doux languissement,Une erreur variable et sentir
Rosette, pour un peu d’absence,Votre coeur vous avez changé,Et moi, sachant cette inconstance,Le mien autre part j’ai rangé :Jamais
Qu’on m’arrache le coeur, qu’on me fasse endurerLe feu, le fer, la roue, et tout autre supplice,Que l’ire des
Que vous m’allez tourmentantDe m’estimer infidèle !Non, vous n’êtes point plus belleQue je suis ferme et constant. Pour bien
Que servirait nier chose si reconnue ?Je l’avoue, il est vrai, mon amour diminue,Non pour objet nouveau qui me
Quand quelquefois je pense à ma première vieDu temps que je vivais seul roi de mon désir,Et que mon
Quand nous aurons passé l’Infernale rivière,Vous et moy pour nos maux damnez aux plus bas lieux,Moy pour avoir sans
Quand je pouvais me plaindre en l’amoureux tourment,Donnant air à la flamme en ma poitrine enclose,Je vivais trop heureux
Quand j’approche de vous, et que je prends l’audaceDe regarder vos yeux, rois de ma liberté,Une ardeur me saisit,
Somme, doux repos de nos yeux.Aimé des hommes et des dieux,Fils de la Nuit et du Silence,Qui peux les
Pourquoi si follement croyez-vous à un verre,Voulant voir les beautés que vous avez des cieux ?Mirez-vous dessus moi pour
Ô Songe heureux et doux ! où fuis-tu si soudain,Laissant à ton départ mon âme désolée ?Ô douce vision,
Ô mon coeur plein d’ennuis, que trop prompt j’arrachéPour immoler à une, hélas ! qui n’en fait conté !Ô
Ô bien heureux qui peut passer sa vieEntre les siens franc de haine et d’envie,Parmi les champs, les forêts
Nuict, mere des soucis, cruelle aux affligez,Qui fait que la douleur plus poignante est sentie,Pource que l’ame alors n’estant
Misérables travaux, vagabonde pensée,Soucis continuels, espoirs faux et soudains,Feintes affections, véritables dédains,Mémoire qu’une absence a bientôt effacée, Vraie et
Marchands, qui recherchez tout le rivage moreDu froid Septentrion et qui, sans reposer,À cent mille dangers vous allez exposerPour
Ma nef passe au destroit d’une mer couroucée,Toute comble d’oubly, l’hiver à la minuict ;Un aveugle, un enfant, sans
Le tens leger s’enfuit sans m’en apercevoir,Quand celle à qui je suis mes angoisses console :Il n’est vieil, n’y
Las ! que me sert de voir ces belles plaines,Pleines de fruits, d’arbrisseaux et de fleurs ;De voir ces
Las ! je ne verray plus ces soleils gracieux,Qui servoient de lumiere à mon ame egarée !Leur divine clairté
L’âpre fureur de mon mal véhémentSi hors de moi m’étrange et me retireQue je ne sais si c’est moi
Je ressemble en aimant au valeureux PerséeQue sa belle entreprise a fait si glorieux,Ayant d’un vol nouveau pris la
Je ne refuse point qu’en si belle jeunesseDe mille et mille amants vous soyez la maîtresse,Que vous n’aimiez partout,
Je l’aimais par dessein la connaissant volage,Pour retirer mon coeur d’un lien fort dangereux,Aussi que je voulais n’être plus
Je crois que tout mon lit de chardons est semé !Qu’il est rude et malfait. Hé ! Dieu suis-je
J’ai longtemps voyagé, courant toujours fortuneSur une mer de pleurs, à l’abandon des flotsDe mille ardents soupirs et de
J’ai dit à mon désir : pense à te bien guider,Rien trop bas, ou trop haut, ne te fasse
Icare est chu ici, le jeune audacieux,Qui pour voler au Ciel eut assez de courage :Ici tomba son corps
Hélas ! si tu prens garde aux erreurs que j’ay faites,Je l’advouë, ô Seigneur ! mon martyre est bien
Epouvantable Nuit, qui tes cheveux noircisCouvres du voile obscur des ténèbres humidesEt des antres sortant par tes couleurs livides,De
Je t’apporte, ô sommeil, du vin de quatre annéesDu lait, des pavots noirs aux têtes couronnées ;Veuille tes ailerons
Enfin, l’Amour cruel à tel point m’a rangéQue ma triste dépouille en cendre est convertie,Et votre cruauté ne s’est
Enfin les dieux bénins ont exaucé mes cris !La beauté qui me blesse, et qui tient mes espritsEn langueur
Éloignant vos beautés, je vous laisse en ma placeMon coeur qui, comme moi, point ne vous laissera.Plus tôt d’un
Elle pleurait, toute pâle de crainte,Lors que la Mort sa moitié menaçait,Et tellement l’air de cris remplissaitQue la Mort
Durant les grand’s chaleurs, j’ai vu cent mille foisQu’en voyant un éclair flamboyer en la nue,Soudain comme transie et
Cette fontaine est froide, et son eau doux-coulante,A la couleur d’argent, semble parler d’Amour ;Un herbage mollet reverdit tout
Douce Liberté désirée,Déesse, où t’es-tu retirée,Me laissant en captivité ?Hélas! de moi ne te détourne !Retourne, ô Liberté !
De mes ans la fleur se déteint,J’ai l’oeil cave et pâle le teint,Ma prunelle est toute éblouie,De gris-blanc ma
Ô Nuit ! jalouse Nuit, contre moi conjurée,Qui renflammes le ciel de nouvelle clarté,T’ai-je donc aujourd’hui tant de fois
Chaste soeur d’Apollon dont je suis éclairéLe jour comme la nuit, déité redoutableQue la force d’Amour a connue indomptable,Amour
Las ! que nous sommes misérablesD’estre serves dessous les loixDes hommes legers et muablesPlus que le feuillage des bois
Ceux qui liront ces vers qu’en pleurant j’ay chantez,Non pour gloire ou plaisir, ains forcé du martire,Voyans par quels
C’était un jour d’été de rayons éclairci,J’en ai toujours au coeur la souvenance empreinte,Quand le ciel nous lia d’une
Cependant que l’honnêtetéRetenait ta jeune beautéEmpreinte au plus vif de mon âme,Quand je sentais brûler mon coeur,Je me plaisais
Celui qui n’a point vu le printemps gracieuxQuand il étale au ciel sa richesse prisée,Remplissant l’air d’odeurs, les herbes
Celui que l’Amour range à son commandementChange de jour en jour de façon différente.Hélas ! j’en ai bien fait
Blessé d’une plaie inhumaine,Loin de tout espoir de secours,Je m’avance à ma mort prochaine,Plus chargé d’ennuis que de jours.
Autour des corps, qu’une mort avancéePar violance a privez d’un beau jour,Les ombres vont, et font maint et maint
Arrête un peu, mon Coeur, où vas-tu si courant ?– Je vais trouver les yeux qui sain me peuvent
Amour, tu es aveugle et d’esprit et de vue,De ne voir pas comment ta force diminue,Ton empire se perd,
Amour en même instant m’aiguillonne et m’arrête,M’assure et me fait peur, m’ard et me va glaçant,Me pourchasse et me
A pas lents et tardifs tout seul je me promèneEt mesure en rêvant les plus sauvages lieux ;Et pour