Ô vraie amour, dont je suis prise

Ô vraie amour, dont je suis prise,
Comment m’as-tu si bien apprise,
Que de mon jour tant me contente,
Que je n’en espère autre attente,
Que celle de ce doux amer,
Pour me guérir du mal d’aimer ?

Du bien j’ai eu la jouissance,
Dont il m’a donné connaissance
Pour m’assurer de l’amitié,
De laquelle il tient la moitié :
Doncques est-il plus doux qu’amer,
Pour me guérir du mal d’aimer.

Hélas, ami, en ton absence
Je ne puis avoir assurance
Que celle dont – pour son plaisir –
Amour caut me vient dessaisir
Pour me surprendre, et désarmer :
Guéris-moi donc du mal d’aimer !

(Chanson III)

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