Ôtez la rouille et il se formera un vase très pur
Hélas ! mon coeur est plein de rouille,Que cause ma propriété :Si j’ai de vos dons, je les souille
Hélas ! mon coeur est plein de rouille,Que cause ma propriété :Si j’ai de vos dons, je les souille
Un seul je hais, qui deux me fait aimerPlus par pitié d’aveuglée jeunesse,Qui trouve doux ce que je trouve
Soit que par égale puissanceL’affection, et le désirDébattent de la jouissanceDu bien, dont se veulent saisir : Si vous
Si je n’ai pu comme vouloisVous réciter au long, et direCe de quoi tant je me doulois,Imputez-le à mon
Si j’aime cil, que je devrais haïr,Et hais celui, que je devrais aimer,L’on ne s’en doit autrement ebahir,Et ne
Sans connaissance aucune en mon Printemps j’étais :Alors aucun soupir encor point ne jetais,Libre sans liberté : car rien
Sais-tu pourquoi de te voir j’eus envie ?C’est pour aider à l’ouvrier, qui cessa,Lors qu’assembla en me donnant la
Qui dira ma robe fourréeDe la belle pluie doréeQui Daphnés enclose ébranla :Je ne sais rien moins, que cela.
Quand vous voyez, que l’étincelleDu chaste Amour sous mon aisselleVient tous les jours à s’allumer,Ne me devez-vous bien aimer
Prenez le cas que, comme je suis vôtre –Et être veux – vous soyez tout à moi :Certainement par
Qui voudra bien contempler l’Univers,Où du grand Dieu le grand pouvoir abondeEn éléments, et animaux divers,En Ciel, et Terre,
Point ne se faut sur Amour excuser,Comme croyant qu’il ait forme, et substancePour nous pouvoir contraindre et amuser,Voire forcer
Quant est d’Amour, je crois que c’est un songe,Ou fiction, qui se paît de mensonge,Tant que celui, qui peut
Par ce dizain clairement je m’accuseDe ne savoir tes vertus honorer,Fors du vouloir, qui est bien maigre excuse :Mais
Or qui en a, ou en veut avoir deux,Comment peut-il faire deux Amours naître ?Je ne dis pas, que
Ô vraie amour, dont je suis prise,Comment m’as-tu si bien apprise,Que de mon jour tant me contente,Que je n’en
LE PREMIER POSTE Amour, craignant qu’ayez abandonnéLui et son train, en éloignant sa cour,Soudainement m’a ce paquet donné,Me commandant
L’une vous aime, et si ne peut savoirQu’Amour lui soit ou propice, ou contraire :L’autre envers vous fait si
Le haut pouvoir des Astres a permis –Quand je naquis – d’être heureuse et servie :Dont, connaissant celui qui
Le grand désir du plaisir admirableSe doit nourrir par un contentementDe souhaiter chose tant agréable.Que tout esprit peut ravir
Le Corps ravi, l’Âme s’en émerveilleDu grand plaisir qui me vient entamer,Me ravissant d’Amour, qui tout éveillePar ce seul
La nuit était pour moi si très-obscureQue Terre et Ciel elle m’obscurcissait,Tant qu’à Midi de discerner figureN’avais pouvoir –
La fortune envieuse,Voyant mon jour passer,De la nuit est joyeusePour me faire penserVrai ce que le Ciel ditPour se
Je te promis au soir que, pour ce jour,Je m’en irais à ton instance grandeFaire chez toi quelque peu
Je suis tant bien que je ne le puis dire,Ayant sondé son amitié profondePar sa vertu, qui à l’aimer
Je suis la Journée,Vous, Amy, le jour,Qui m’a détournéeDu fâcheux séjour.D’aimer la Nuit certes je ne veux point,Pource qu’à
Je ne crois point ce que vous dites :Que tant de bien me désiriez,Comme à celle, pour qui vous
J’ai été par un long tempsDéçue de l’espérance :Et si encor point n’attendsD’elle plus grand’assurance,Que celle-là, que ma foiMe
Jà n’est besoin que plus je me soucieSi le jour faut, ou que vienne la nuit,Nuit hivernale, et sans
Heureuse est la peineDe qui le plaisirÀ sur foi certaineAssis son désir.L’on peut assez en servant requérir,Sans toutefois par
Si c’est Amour, pourquoi m’occit-il donc,Qui tant aimai, et haïr ne sus onc ?Et s’il m’occit, pourquoi plus outre
Dames, s’il est permisQue l’amour appetisseEntre deux coeurs promis,Faisons pareil office :Lors la légèretéPrendra sa fermeté. S’ils nous disent
Ami, je n’ai Laquais, ni Page,Qui bien sût faire mon message,Ne telle chose raconterQue me sens au cerveau monterEn
Comme le corps ne permet point de voirÀ son esprit, ni savoir sa puissance :Ainsi l’erreur, qui tant me
Combien de fois ai-je en moi souhaitéMe rencontrer sur la chaleur d’étéTout au plus près de la claire fontaine,Où
C’est une ardeur d’autant plus violente,Qu’elle ne peut par Mort ni temps périr :Car la vertu est d’une action
C’est un grand mal se sentir offensé,Et ne s’oser, ou savoir à qui plaindre :C’est un grand mal, voire
Celle clarté mouvante sans ombrage,Qui m’éclaircit en mes ténébreux jours,De sa lueur éblouit l’oeil volageÀ l’inconstant, pour ne voir
Aucuns ont dit la ThéoriqueÉtre devant que la Pratique :Ce que bien nier on pouvait. Car qui fit l’art,
Tu te plains que plus ne rimasse,Bien qu’un temps fut que plus aimasseÀ étendre vers rimassés,Que d’avoir biens sans
À qui plus est un Amant obligé :Ou à Amour, ou vraiment à sa Dame ?Car son service est