(V)

Mais geai qui paon se rêve aux plumes,
Haut, ces tours sont-ce mes juchoirs ?
D’îles de Pâques aux fleurs noires
Il me souvient en loins posthumes :

Je suis un pauvre oiseau des îles.

Or, d’avoir trop monté les hunes
Et d’outre-ciel m’être vêtu,
J’ai pris le mal des ingénus
Comme une fièvre au clair de lune,

Je suis un pauvre oiseau des îles.

Et moins de joies me font des signes,
Et plus de jours me sont des cages,
Or, j’ai le coeur gros de nuages ;
Dans un pays de trop de cygnes,

Je suis un pauvre oiseau des îles ;

Car trop loin mes îles sont mortes,
Et du mal vert qu’ont les turquoises,
J’ai serti mes bagues d’angoisse ;
Ma famille n’a plus de portes :

Je suis un pauvre oiseau des îles.

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