D’anciennement transposé (I)

J’ai triste d’une ville en bois,
– Tourne, foire de ma rancoeur,
Mes chevaux de bois de malheur –
J’ai triste d’une ville en bois,
J’ai mal à mes sabots de bois.

J’ai triste d’être le perdu
D’une ombre et nue et mal en place,
– Mais dont mon coeur trop sait la place –
J’ai triste d’être le perdu
Des places, et froid et tout nu.

J’ai triste de jours de patins
– Soeur Anne ne voyez-vous rien ? –
Et de n’aimer en nulle femme ;
J’ai triste de jours de patins,
Et de n’aimer en nulle femme.

J’ai triste de mon coeur en bois,
Et j’ai très triste de mes pierres,
Et des maisons où, dans du froid,
Au dimanche des coeurs de bois,
Les lampes mangent la lumière.

Et j’ai triste d’une eau-de-vie
Qui fait rentrer tard les soldats.
Au dimanche ivre d’eau-de-vie,
Dans mes rues pleines de soldats,
J’ai triste de trop d’eau-de-vie.

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on pinterest
Share on telegram
Share on whatsapp
Share on email

Découvrez d'autres poèmes...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *