Tantost la crampe aus piés, tantost la goute aus mains

Tantost la crampe aus piés, tantost la goute aus mains,
Le muscle, le tendon, et le nerf te travaille ;
Tantost un pleuresis te livre la bataille,
Et la fievre te poingt de ses trais inhumains ;

Tantost l’aspre gravelle espaissie en tes reins
Te pince les boyaus de trenchante tenaille :
Tantost une apostume aus deux poumons t’assaille,
Et l’esbat de Venus trouble tes yeux serains.

Ainsi en advient il à quiconque demeure
En la maison d’autruy, mais s’il faut que tu meure,
Tu deviens aussi tost pensif et soucieus :

Helas aimes tu mieus mourir tousjours en doute
Que vivre par la mort ? celuy qui la redoute
Ne fera jamais rien digne d’un homme preus.

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on pinterest
Share on telegram
Share on whatsapp
Share on email

Découvrez d'autres poèmes...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *