Alors les fleurs croissaient dans la verte prairie ;
Dans un ciel glorieux triomphait le soleil ;
Des songes printaniers erraient dans mon sommeil.
Le ciel n’était pas froid, l’eau n’était pas tarie,
Alors. – Mais aujourd’hui tout est morne et glacé ;
Le coeur est desséché, la nature est flétrie…
Où sont les rêves du passé ?

Soleil, tu nous rendras tes splendeurs matinales ;
Astres, vaisseaux du ciel, vous voguerez encor.
Jours d’azur de juillet, verts coteaux, moissons d’or,
Horizon du Léman, vieux mont, Alpes natales,
Je voudrais vous revoir, vous, mon ancien trésor !…
Ô rives de mon lac, je croyais à la gloire ;
D’avenir et d’espoir l’amour m’avait bercé.
L’amour ! Je n’y crois plus ; mon coeur est délaissé.
La gloire me dédaigne… Oublie, ô ma mémoire,
Les tristes rêves du passé.

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