Tous les regrets qu’oncques furent au monde
Émoi, souci, ôtez-nous et tristesse,
Voici le jour où toute joie abonde,
Voici soulas*, voici toute liesse.

Ô pastoureaux, chantez en voix profonde,
Harpes et luths, le haut roi de noblesse
Vous saluez, par qui est sorti l’onde
Qui a lavé de péché la rudesse.

Ô Baltazar, ô ta langue féconde
Or présenta, démontrant la richesse ;
Mais maintenant la bonté t’en redonde
Tu étais vieil, tu reviens en jeunesse.

Et toi, Gaspard, ô ton mir qui est monde
Bien démontras qu’il soufferait oppresse.
Homme il était, pourquoi raison se fonde
Qu’il est mortel, nonobstant sa hautesse.

Il est décent que chacun don réponde
Selon celui à qui le don s’adresse.
Donc Melchior, qui est roi de Sabonde
Offrit encens, comme roi de sagesse.

Prince des cieux, de volonté profonde,
De coeur contrit, en petite simplesse,
Te supplions que ta bonté confonde
De l’ennemi, l’astuce et la finesse.

(*) joie

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