Vous rochers orgueilleux, et vous forêts fidèles
Vous rochers orgueilleux, et vous forêts fidèlesQue je fais retentir de mes chants languissants,Antres qui répondez à mes tristes
Vous rochers orgueilleux, et vous forêts fidèlesQue je fais retentir de mes chants languissants,Antres qui répondez à mes tristes
Vous qui habitez l’Orque noir,Laissez votre horrible manoir,Sortez de la grotte avernale,Et venez tous ici haut voirMa peine qui
Tous ces oiseaux qui sous la nuit obscureD’un triste vol se plaignent lentementNe sont témoins du doux commencementDe mon
Sus, gants, allez couvrir la main gentille et belleDe celle-là qui est cause de ma douleur,Défendez-la du vent, du
Renais, renais encor, Méduse monstrueuse,Et transforme en rocher par ton hideux regardCe mien corps transpercé de maint amoureux dard,Comme
Qui veut voir ici-bas un Astre reluisant,Et s’égayer au joug d’une douce misère,Voye mon beau Phénix, la réserve plus
Que me sert de verser deux ruisseaux de mes yeux,Si je ne puis caver le roc de son courage
Plutôt les pâles Soeurs me privent de lumière,Et m’envoyent au creux des enfers pleins d’horreurÉprouver de Pluton l’effroyable terreur,Et
Par le milieu des déserts écartés,Dans la frayeur des antres plus sauvages,Et sur le bord des plus lointains rivages,Je
Madame, si tu veux me prêter ton oreille,Pour toi je me ferai prophète véritier,Mordillant un rameau du poenien laurier,Et
Ma vie est un Enfer plein d’ennuis et de peines,Mes tourments outrageux sont les fouets punisseurs,Et mes soucis mordants
Je sens déjà saillir de toute fosse obscureMille fiers animaux goulûment animésQui à me dévorer mettront toute leur cureQuand
J’aime si hautement que je n’ose nommerLa divine beauté reine de mon courage,De peur que le vulgaire ignorant et
Hôte mélancoliqueDes tombeaux et des croix,J’errerai fantastiqueAux effroyables bois,Compagnon des forêtsEt des démons secrets. Les rochers solitaires,Oreillés à mes
Hélas ! mes tristes yeux sont changés en fontaines,Qui versent non de pleurs mais de larmes de sang,Et le
Divin Ronsard, après que la douleurM’aura couché sous une froide lame,Et que l’Amour, sans barque ni sans rame,M’aura fait
Désespéré, chétif, du repos de ma vie,Je chemine à grands pas au sentier douloureuxDe l’Orque épouvantable, où le sort
Vous de moi tant aimés, ô déserts solitairesOù j’ai souvent sans fruit semé mes tristes voix,Soyez, je vous supplie,
C’était au jour piteux que la troupe sacréeDes morts en Jésus-Christ avait trêve et repos,Gisant sous la froideur du