Ha ! coeur que j’aimais tant, et qui m’as tant aimée

Ha ! coeur que j’aimais tant, et qui m’as tant aimée,
Tu mérites mon coeur, un si riche cercueil :
Mais pour montrer que moi digne d’un si grand deuil
Dois mourir, çà mourons d’une mort animée !

Je ne veux de tourments avoir l’âme pâmée,
Ni noyer mon courage aux larmes de mon oeil
Mais me venger de tout, et plaire à mon oeil,
M’étant contre la mort moi-même désarmée.

Je ne puis plus heureuse arriver à ces bords
Que d’y accompagner la Princesse des morts,
J’en aurai de l’honneur, et du bien tout ensemble,

L’honneur d’en être morte, et le bien de la voir.
Je ne tiens pas celui que la mort désassemble
Digne d’un si grand prix s’il ne le fait savoir.

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