Une martyre
DESSIN D’UN MAITRE INCONNU Au milieu des flacons, des étoffes laméesEt des meubles voluptueux,Des marbres, des tableaux, des robes
DESSIN D’UN MAITRE INCONNU Au milieu des flacons, des étoffes laméesEt des meubles voluptueux,Des marbres, des tableaux, des robes
Ce spectre singulier n’a pour toute toilette,Grotesquement campé sur son front de squelette,Qu’un diadème affreux sentant le carnaval.Sans éperons,
Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme,Ce beau matin d’été si doux :Au détour d’un sentier une charogne infâmeSur
Mon coeur, comme un oiseau, voltigeait tout joyeuxEt planait librement à l’entour des cordages ;Le navire roulait sous un
Tu mettrais l’univers entier dans ta ruelle,Femme impure ! L’ennui rend ton âme cruelle.Pour exercer tes dents à ce
Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse ;Ainsi qu’une beauté, sur de nombreux coussins,Qui d’une main distraite
Le Démon, dans ma chambre haute,Ce matin est venu me voir,Et, tâchant à me prendre en faute,Me dit :
Tous imberbes alors, sur les vieux bancs de chênePlus polis et luisants que des anneaux de chaîne,Que, jour à
Le poète au cachot, débraillé, maladif,Roulant un manuscrit sous son pied convulsif,Mesure d’un regard que la terreur enflammeL’escalier de
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercleSur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,Et que de
Pluviôse, irrité contre la ville entière,De son urne à grands flots verse un froid ténébreuxAux pâles habitants du voisin
Je suis comme le roi d’un pays pluvieux,Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très vieux,Qui, de ses précepteurs méprisant
J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans. Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,De vers, de
Ils me disent, tes yeux, clairs comme le cristal :” Pour toi, bizarre amant, quel est donc mon mérite
Imaginez Diane en galant équipage,Parcourant les forêts ou battant les halliers,Cheveux et gorge au vent, s’enivrant de tapage,Superbe et
Si par une nuit lourde et sombreUn bon chrétien, par charité,Derrière quelque vieux décombreEnterre votre corps vanté, A l’heure
” D’où vous vient, disiez-vous, cette tristesse étrange,Montant comme la mer sur le roc noir et nu ? “–
Bizarre déité, brune comme les nuits,Au parfum mélangé de musc et de havane,Oeuvre de quelque obi, le Faust de
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l’angoisse,La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,Et les vagues terreurs de ces affreuses
A Constantin Guys I De ce terrible paysage,Tel que jamais mortel n’en vit,Ce matin encore l’image,Vague et lointaine, me
Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse,Au fond d’un monument construit en marbre noir,Et lorsque tu n’auras pour alcôve et
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :Une
Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire,Que diras-tu, mon coeur, coeur autrefois flétri,A la très-belle, à la très-bonne, à
Il aimait à la voir, avec ses jupes blanches,Courir tout au travers du feuillage et des branches,Gauche et pleine
N’est-ce pas qu’il est doux, maintenant que nous sommesFatigués et flétris comme les autres hommes,De chercher quelquefois à l’Orient
Je veux, pour composer chastement mes églogues,Coucher auprès du ciel, comme les astrologues,Et, voisin des clochers, écouter en rêvantLeurs
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d’automne,Je respire l’odeur de ton sein chaleureux,Je vois se dérouler
Grands bois, vous m’effrayez comme des cathédrales ;Vous hurlez comme l’orgue ; et dans nos coeurs maudits,Chambres d’éternel deuil
Dis-moi, ton coeur parfois s’envole-t-il, Agathe,Loin du noir océan de l’immonde cité,Vers un autre océan où la splendeur éclate,Bleu,
I Que m’importe que tu sois sage ?Sois belle ! et sois triste ! Les pleursAjoutent un charme au
Entre tant de beautés que partout on peut voir,Je comprends bien, amis, que le désir balance ;Mais on voit
Pouvons-nous étouffer le vieux, le long Remords,Qui vit, s’agite et se tortille,Et se nourrit de nous comme le ver
I Une Idée, une Forme, un ÊtreParti de l’azur et tombéDans un Styx bourbeux et plombéOù nul oeil du
Mon enfant, ma soeur,Songe à la douceurD’aller là-bas vivre ensemble !Aimer à loisir,Aimer et mourirAu pays qui te ressemble
Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes,Produits avariés, nés d’un siècle vaurien,Ces pieds à brodequins, ces doigts à
Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,Dont le doigt nous menace et nous dit : ” Souviens-toi !Les vibrantes Douleurs
Homme libre, toujours tu chériras la mer !La mer est ton miroir ; tu contemples ton âmeDans le déroulement
A J. G. F. Je te frapperai sans colèreEt sans haine, comme un boucher,Comme Moïse le rocher !Et je
La pendule, sonnant minuit,Ironiquement nous engageA nous rappeler quel usageNous fîmes du jour qui s’enfuit :– Aujourd’hui, date fatidique,Vendredi,
– Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ?ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?– Je
Mère des jeux latins et des voluptés grecques,Lesbos, où les baisers, languissants ou joyeux,Chauds comme les soleils, frais comme
Vous pouvez mépriser les yeux les plus célèbres,Beaux yeux de mon enfant, par où filtre et s’enfuitJe ne sais
Dans les caveaux d’insondable tristesseOù le Destin m’a déjà relégué ;Où jamais n’entre un rayon rose et gai ;Où,
A Victor Hugo Fourmillante cité, cité pleine de rêves,Où le spectre en plein jour raccroche le passant !Les mystères
J’aime, ô pâle beauté, tes sourcils surbaissés,D’où semblent couler des ténèbres,Tes yeux, quoique très noirs, m’inspirent des pensersQui ne
Les amants des prostituéesSont heureux, dispos et repus ;Quant à moi, mes bras sont rompusPour avoir étreint des nuées.
Rubens, fleuve d’oubli, jardin de la paresse,Oreiller de chair fraîche où l’on ne peut aimer,Mais où la vie afflue
A Victor Hugo I Dans les plis sinueux des vieilles capitales,Où tout, même l’horreur, tourne aux enchantements,Je guette, obéissant
La femme cependant, de sa bouche de fraise,En se tordant ainsi qu’un serpent sur la braise,Et pétrissant ses seins
Sous les ifs noirs qui les abritent,Les hiboux se tiennent rangés,Ainsi que des dieux étrangers,Dardant leur oeil rouge. Ils
La Débauche et la Mort sont deux aimables filles,Prodigues de baisers et riches de santé,Dont le flanc toujours vierge
Les amoureux fervents et les savants austèresAiment également, dans leur mûre saison,Les chats puissants et doux, orgueil de la
La très-chère était nue, et, connaissant mon coeur,Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores,Dont le riche attirail lui donnait
Contemple-les, mon âme ; ils sont vraiment affreux !Pareils aux mannequins, vaguement ridicules ;Terribles, singuliers comme les somnambules,Dardant on
Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage,Traversé çà et là par de brillants soleils ;Le tonnerre et la pluie
A Maxime Du Camp. I Pour l’enfant, amoureux de cartes et d’estampes,L’univers est égal à son vaste appétit.Ah !
Le regard singulier d’une femme galanteQui se glisse vers nous comme le rayon blancQue la lune onduleuse envoie au
Souvent, à la clarté rouge d’un réverbèreDont le vent bat la flamme et tourmente le verre,Au coeur d’un vieux
Aujourd’hui l’espace est splendide !Sans mors, sans éperons, sans bride,Partons à cheval sur le vinPour un ciel féerique et
Ma femme est morte, je suis libre !Je puis donc boire tout mon soûl.Lorsque je rentrais sans un sou,Ses
Toi qui, comme un coup de couteau,Dans mon coeur plaintif es entrée ;Toi qui, forte comme un troupeauDe démons,
La Haine est le tonneau des pâles Danaïdes ;La Vengeance éperdue aux bras rouges et fortsA beau précipiter dans
I Dans les planches d’anatomieQui traînent sur ces quais poudreuxOù maint livre cadavéreuxDort comme une antique momie, Dessins auxquels
Le long du vieux faubourg, où pendent aux masuresLes persiennes, abri des secrètes luxures,Quand le soleil cruel frappe à
Que j’aime voir, chère indolente,De ton corps si beau,Comme une étoffe vacillante,Miroiter la peau ! Sur ta chevelure profondeAux
Comme les anges à l’oeil fauve,Je reviendrai dans ton alcôveEt vers toi glisserai sans bruitAvec les ombres de la
Connais-tu, comme moi, la douleur savoureuse,Et de toi fais-tu dire : ” Oh ! l’homme singulier ! “– J’allais
Qu’est-ce que Dieu fait donc de ce flot d’anathèmesQui monte tous les jours vers ses chers Séraphins ?Comme un
Un ange furieux fond du ciel comme un aigle,Du mécréant saisit à plein poing les cheveux,Et dit, le secouant
Le soleil s’est couvert d’un crêpe. Comme lui,Ô Lune de ma vie ! emmitoufle-toi d’ombre ;Dors ou fume à
La Maladie et la Mort font des cendresDe tout le feu qui pour nous flamboya.De ces grands yeux si
Le vin sait revêtir le plus sordide bougeD’un luxe miraculeux,Et fait surgir plus d’un portique fabuleuxDans l’or de sa
Lecteur, as-tu quelquefois respiréAvec ivresse et lente gourmandiseCe grain d’encens qui remplit une église,Ou d’un sachet le musc invétéré
Dans une terre grasse et pleine d’escargotsJe veux creuser moi-même une fosse profonde,Où je puisse à loisir étaler mes
Les cloîtres anciens sur leurs grandes muraillesEtalaient en tableaux la sainte Vérité,Dont l’effet, réchauffant les pieuses entrailles,Tempérait la froideur
Viens sur mon coeur, âme cruelle et sourde,Tigre adoré, monstre aux airs indolents ;Je veux longtemps plonger mes doigts
Dans des fauteuils fanés des courtisanes vieilles,Pâles, le sourcil peint, l’oeil câlin et fatal,Minaudant, et faisant de leurs maigres
Tes beaux yeux sont las, pauvre amante !Reste longtemps, sans les rouvrir,Dans cette pose nonchalanteOù t’a surprise le plaisir.Dans
Pour soulever un poids si lourd,Sisyphe, il faudrait ton courage !Bien qu’on ait du coeur à l’ouvrage,L’Art est long
Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte,L’Espoir, dont l’éperon attisait ton ardeur,Ne veut plus t’enfourcher ! Couche-toi sans pudeur,Vieux
Pascal avait son gouffre, avec lui se mouvant.– Hélas ! tout est abîme, – action, désir, rêve,Parole ! et
Comme la voiture traversait le bois, il la fit arrêterdans le voisinage d’un tir, disant qu’il lui seraitagréable de
Ils marchent devant moi, ces Yeux pleins de lumières,Qu’un Ange très savant a sans doute aimantés ;Ils marchent, ces
Il est de forts parfums pour qui toute matièreEst poreuse. On dirait qu’ils pénètrent le verre.En ouvrant un coffret
A Victor Hugo. I Andromaque, je pense à vous ! Ce petit fleuve,Pauvre et triste miroir où jadis resplenditL’immense
Voici le soir charmant, ami du criminel ;Il vient comme un complice, à pas de loup ; le cielSe
La diane chantait dans les cours des casernes,Et le vent du matin soufflait sur les lanternes. C’était l’heure où
En quelque lieu qu’il aille, ou sur mer ou sur terre,Sous un climat de flamme ou sous un soleil
Que le soleil est beau quand tout frais il se lève,Comme une explosion nous lançant son bonjour !– Bienheureux
I Dans ma cervelle se promèneAinsi qu’en son appartement,Un beau chat, fort, doux et charmant.Quand il miaule, on l’entend
Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux ;Retiens les griffes de ta patte,Et laisse-moi plonger dans tes beaux
Comme un beau cadre ajoute à la peinture,Bien qu’elle soit d’un pinceau très vanté,Je ne sais quoi d’étrange et
Je veux te raconter, ô molle enchanteresse !Les diverses beautés qui parent ta jeunesse ;Je veux te peindre ta
Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses,Ô toi, tous mes plaisirs ! ô toi, tous mes devoirs !Tu te rappelleras
Tout homme digne de ce nomA dans le coeur un Serpent jaune,Installé comme sur un trône,Qui, s’il dit :
Quand chez les débauchés l’aube blanche et vermeilleEntre en société de l’Idéal rongeur,Par l’opération d’un mystère vengeurDans la brute
L’Amour est assis sur le crâneDe l’Humanité,Et sur ce trône le profane,Au rire effronté, Souffle gaiement des bulles rondesQui
Quand je te vois passer, ô ma chère indolente,Au chant des instruments qui se brise au plafondSuspendant ton allure
Un soir, l’âme du vin chantait dans les bouteilles :” Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,Sous ma
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipagePrennent des albatros, vastes oiseaux des mers,Qui suivent, indolents compagnons de voyage,Le navire glissant
Mon berceau s’adossait à la bibliothèque,Babel sombre, où roman, science, fabliau,Tout, la cendre latine et la poussière grecque,Se mêlaient.
J’ai longtemps habité sous de vastes portiquesQue les soleils marins teignaient de mille feuxEt que leurs grands piliers, droits
La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse,Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,Nous devrions pourtant
L’homme a, pour payer sa rançon,Deux champs au tuf profond et riche,Qu’il faut qu’il remue et défricheAvec le fer
Ah ! ne ralentis pas tes flammes ;Réchauffe mon coeur engourdi,Volupté, torture des âmes !Diva ! supplicem exaudi !
Je suis la pipe d’un auteur ;On voit, à contempler ma mineD’Abyssinienne ou de Cafrine,Que mon maître est un
La musique souvent me prend comme une mer !Vers ma pâle étoile,Sous un plafond de brume ou dans un
Ô muse de mon coeur, amante des palais,Auras-tu, quand Janvier lâchera ses Borées,Durant les noirs ennuis des neigeuses soirées,Un
Ma pauvre muse, hélas ! qu’as-tu donc ce matin ?Tes yeux creux sont peuplés de visions nocturnes,Et je vois
C’est la Mort qui console, hélas ! et qui fait vivre ;C’est le but de la vie, et c’est
Combien faut-il de fois secouer mes grelotsEt baiser ton front bas, morne caricature ?Pour piquer dans le but, de
Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères,Des divans profonds comme des tombeaux,Et d’étranges fleurs sur des étagères,Ecloses pour nous
Ô Lune qu’adoraient discrètement nos pères,Du haut des pays bleus où, radieux sérail,Les astres vont se suivre en pimpant
Du temps que la Nature en sa verve puissanteConcevait chaque jour des enfants monstrueux,J’eusse aimé vivre auprès d’une jeune
Il me semble parfois que mon sang coule à flots,Ainsi qu’une fontaine aux rythmiques sanglots.Je l’entends bien qui coule
Sous une lumière blafardeCourt, danse et se tord sans raisonLa Vie, impudente et criarde.Aussi, sitôt qu’à l’horizon La nuit
Sans cesse à mes côtés s’agite le Démon ;Il nage autour de moi comme un air impalpable ;Je l’avale
Il est amer et doux, pendant les nuits d’hiver,D’écouter, près du feu qui palpite et qui fume,Les souvenirs lointains
Ô toison, moutonnant jusque sur l’encolure !Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir !Extase ! Pour peupler ce
Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,Et mon sein, où chacun s’est meurtri tour à
Dans des terrains cendreux, calcinés, sans verdure,Comme je me plaignais un jour à la nature,Et que de ma pensée,
Je te donne ces vers afin que si mon nomAborde heureusement aux époques lointaines,Et fait rêver un soir les
Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne,Ô vase de tristesse, ô grande taciturne,Et t’aime d’autant plus, belle, que
Je n’ai pas pour maîtresse une lionne illustre :La gueuse, de mon âme, emprunte tout son lustre ;Invisible aux
Je n’ai pas oublié, voisine de la ville,Notre blanche maison, petite mais tranquille ;Sa Pomone de plâtre et sa
J’aime le souvenir de ces époques nues,Dont Phoebus se plaisait à dorer les statues.Alors l’homme et la femme en
Tout là-haut, tout là-haut, loin de la route sûre,Des fermes, des vallons, par delà les coteaux,Par delà les forêts,
Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l’abîme,Ô Beauté ! ton regard, infernal et divin,Verse confusément le bienfait et
A la très chère, à la très belleQui remplit mon coeur de clarté,A l’ange, à l’idole immortelle,Salut en l’immortalité
De ce ciel bizarre et livide,Tourmenté comme ton destin,Quels pensers dans ton âme videDescendent ? Réponds, libertin. – Insatiablement
Voici venir les temps où vibrant sur sa tigeChaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;Les sons et les parfums
A la pâle clarté des lampes languissantes,Sur de profonds coussins tout imprégnés d’odeurHippolyte rêvait aux caresses puissantesQui levaient le
Comme un bétail pensif sur le sable couchées,Elles tournent leurs yeux vers l’horizon des mers,Et leurs pieds se cherchant
Lecteur paisible et bucolique,Sobre et naïf homme de bien,Jette ce livre saturnien,Orgiaque et mélancolique. Si tu n’as fait ta
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,Par delà le soleil, par delà les
Quand Don Juan descendit vers l’onde souterraineEt lorsqu’il eut donné son obole à Charon,Un sombre mendiant, l’oeil fier comme
J’implore ta pitié, Toi, l’unique que j’aime,Du fond du gouffre obscur où mon coeur est tombé.C’est un univers morne
A Ernest Christophe Fière, autant qu’un vivant, de sa noble stature,Avec son gros bouquet, son mouchoir et ses gants,Elle
La Nature est un temple où de vivants piliersLaissent parfois sortir de confuses paroles ;L’homme y passe à travers
Une fois, une seule, aimable et douce femme,A mon bras votre bras poliS’appuya (sur le fond ténébreux de mon
On dirait ton regard d’une vapeur couvert ;Ton oeil mystérieux (est-il bleu, gris ou vert ?)Alternativement tendre, rêveur, cruel,Réfléchit
En ces temps merveilleux où la ThéologieFleurit avec le plus de sève et d’énergieOn raconte qu’un jour un docteur
I Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !J’entends déjà tomber
Quoique tes sourcils méchantsTe donnent un air étrangeQui n’est pas celui d’un ange,Sorcière aux yeux alléchants, Je t’adore, ô
Vous êtes un beau ciel d’automne, clair et rose !Mais la tristesse en moi monte comme la mer,Et laisse,
Ô fins d’automne, hivers, printemps trempés de boue,Endormeuses saisons ! je vous aime et vous loueD’envelopper ainsi mon coeur
La tribu prophétique aux prunelles ardentesHier s’est mise en route, emportant ses petitsSur son dos, ou livrant à leurs
C’est ici la case sacréeOù cette fille très parée,Tranquille et toujours préparée, D’une main éventant ses seins,Et son coude
Lorsque, par un décret des puissances suprêmes,Le Poète apparaît en ce monde ennuyé,Sa mère épouvantée et pleine de blasphèmesCrispe
Avec ses vêtements ondoyants et nacrés,Même quand elle marche on croirait qu’elle danse,Comme ces longs serpents que les jongleurs
La sottise, l’erreur, le péché, la lésine,Occupent nos esprits et travaillent nos corps,Et nous alimentons nos aimables remords,Comme les
C’est une femme belle et de riche encolure,Qui laisse dans son vin traîner sa chevelure.Les griffes de l’amour, les
L’un t’éclaire avec son ardeur,L’autre en toi met son deuil, Nature !Ce qui dit à l’un : Sépulture !Dit
La rue assourdissante autour de moi hurlait.Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,Une femme passa, d’une main fastueuseSoulevant, balançant
Blanche fille aux cheveux roux,Dont la robe par ses trousLaisse voir la pauvretéEt la beauté, Pour moi, poète chétif,Ton
Tes pieds sont aussi fins que tes mains, et ta hancheEst Large à faire envie à la plus belle
Ex-voto dans le goût espagnol Je veux bâtir pour toi, Madone, ma maîtresse,Un autel souterrain au fond de ma
Au pays parfumé que le soleil caresse,J’ai connu, sous un dais d’arbres tout empourprésEt de palmiers d’où pleut sur
Ta tête, ton geste, ton airSont beaux comme un beau paysage ;Le rire joue en ton visageComme un vent