Il fallait n’être vieux qu’à Sparte
Disent les anciens écrits.
Ô dieux ! combien je m’en écarte,
Moi qui suis si vieux dans Paris !
Ô Sparte ! Sparte, hélas, qu’êtes-vous devenue ?
Vous saviez tout le prix d’une tête chenue.
Plus dans la canicule on était bien fourré,
Plus l’oreille était dure, et l’oeil mal éclairé,
Plus on déraisonnait dans sa triste famille,
Plus on épiloguait sur la moindre vétille,
Plus contre tout son siècle on était déclaré,
Plus on était chagrin, et misanthrope outré,
Plus on avait de goutte, ou d’autre béquille,
Plus on avait perdu de dents de leur bon gré,
Plus on marchait courbé sur sa grosse béquille,
Plus on était enfin digne d’être enterré,
Et plus dans vos remparts on était honoré.
Ô Sparte ! Sparte, hélas ! qu’êtes-vous devenue ?
Vous saviez tout le prix d’une tête chenue.

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on pinterest
Share on telegram
Share on whatsapp
Share on email

Découvrez d'autres poèmes...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *