Vigile
Ô les mots qu’on adresse à la femme attirante,Les mots qu’on veut badins, spirituels, charmeurs ;Mots voilés et pensifs,
Ô les mots qu’on adresse à la femme attirante,Les mots qu’on veut badins, spirituels, charmeurs ;Mots voilés et pensifs,
Quelle âme revêtir dans cette forêt viergeQui va, grimpant les monts, au ciel donner assaut,Où la terre a gardé
Hanté de souvenirs, l’âme pleine d’images,Je viens à ta beauté, seul, en pèlerinage,Pays qui me fus bon.De gradin en
Comment savoir d’avanceSi ce nouvel amour sera la vague immenseQui transportera l’âme ivre d’émotion,Jusqu’où s’annonce, enfin, la révélation,Ou s’il
Que chantent les grillons et s’allument les phares !Un esprit est venu sur le fleuve houleuxRéapprendre à nos coeurs
Chapelets, bruits de pas, accès de toux, murmures…Des légions d’ave s’en vont heurter au ciel.L’orgue joue en sourdine un
Audacieusement sise à cette hauteur,Cette maison proprette et d’une vigne ornéeEst au milieu d’un tel déploiement de splendeurQue l’on
Je suis l’or, simulacre étrange de la vie,Mode ultime de l’énergieQue l’homme, prolongeant l’élan primordial,Conçut pour insuffler une âme
Ainsi qu’en embuscade au socle qui l’attacheEt nu, comme autrefois ses aïeux au désert,L’Iroquois belliqueux ranimé par Hébert,Dans sa
Le rythme séducteur nous appelle ; venezLui répondre en mes bras, jeune fille inconnue.Valsons légèrement de tous côtés cernés,Et
La montagne portait sa robe d’or bruni,Or fragile tombant, feuille à feuille, des branches,Dans le chemin, parmi la foule
Les joncs frémissent à peineSous le doux vent échappéDes champs de trèfle coupéDans les lointains escarpés.Calmes sous la pure
Au large, dans l’attrait d’un fier isolement,Apparaissent les îlesOù parfois en rêveur, en chasseur, en amantÀ la sourdine on
Je connais, dans les Apalaches,Un val séduisant qui se cacheComme un rêve ingénu ;Un val aux pentes fantaisistesOù se
Le sentier que j’aime le mieuxQuitte en sournois la route blancheOù passent trop de curieux,Et disparait entre les branches.
Telle qu’une vapeur s’épaississant toujours,La nuit grave s’étend sur les îles boisées ;Les plus belles au loin, déjà semblent
Aux pieds de trois coteaux habillés de sapinsGît un lac profond, clair et sage,Où maintes fois je suis descendu,
Or, le sage, parti dès son adolescencePour juger les flambeaux qui le devaient guider,Savait à quel néant marche la
Je voudrais que la nuit fût opaque et figée,Définitive et sourde, une nuit d’hypogée ;J’oserais approcher, soudainement hardi,De la
I Sur l’immensité noire une lumière brilleEt se dirige à la rencontre du steamerQui stoppe avec des bruits de
Je connais, au fond d’une anseOù sa maigre forme danse,Un érable mort,Mort nous raconte une histoireDe s’être penché pour
Du haut de la côte peléeJe l’aperçus courant, marchant,Sinueuse, dans la vallée,En plein soleil ou se cachantDerrière un arbre,
Aux coups de feu la mouetteN’a pas changé de chemin,Et sa brune silhouetteSur le ciel rose et carminSe découpe
Le Saint-Laurent, mordu par les souffles d’automne,S’exaspère. Partout sur le fleuve démentL’âme des bois brûlés flotte languissamment.Affolé, mon canot
J’ai dit à la forêt haute et pleine d’orgueil :” Tuer, seul me déride ;J’irai dans tes abris dépister
Le noir espace, beau pour une occulte fête,A, pour moi, recueilli la vie et la répèteEn des formes qu’agite
Jeunes filles qui brodezEn suivant des songeries,Seules sur vos galeries,Ou qui dehors regardez,Comme des oiseaux en cage,Si j’en avais
Des montagnes très loin paraissent toutes proches.La grève se déroule à l’ombre des sapins,Et la haute marée ensevelit les
Femme, sitôt que ton regardEut transpercé mon existence,J’ai renié vingt espérances,J’ai brisé, d’un geste hagard,Mes dieux, mes amitiés anciennes,Toutes
Le même triste accent vient toujours des rapides,Toujours les mêmes flots font le même circuitEn recueillant le rêve et
C’est la neige tourbillonnanteQui voltige dans l’air, mousseline vivante,La neige qui s’arma, dans l’extase du froid,D’une beauté trop loin